Le piano se désaccorde naturellement avec le temps, mais aussi en fonction de la fréquence de son utilisation. Ceci entraîne une chute de la tension exercée par les cordes et abouti à une tenue d'accord instable. Il faut alors accorder son piano minimum une fois par an, sinon plus.
Un piano sonne juste lorsqu'il est accordé correctement, c'est à dire lorsque toutes ses cordes vibrent aux fréquences définies par les règles acoustiques. Conventionnellement,
on prend pour référence le LA à 440 Hertz (49ème touche). Cette référence est aussi appelée diapason. Le diapason peut varier suivant le style musical. En musique baroque, par exemple, les instruments sont accordés au . L'accordeur obéit à des règles pour équilibrer les notes entre elles.Effectivement, dans l'absolu, on aimerait que tous les intervalles de notes soient les plus beaux : octaves, quartes et quintes justes. Mais cela est impossible ! Si l'on voulait que toutes les quintes soient parfaitement justes (intervalle le plus harmonieux) on obtiendrait des octaves augmentées et par-conséquent fausses. Inversement si l'on voulait des octaves justes on obtiendrait au moins une quinte très fausse, c'était d'ailleurs le cas avant l'accord à ''tempérament égal'', où il était proscrit de jouer dans certaines tonalités notamment celles où l'on jouait cette fameuse quinte fausse : la « quinte du loup ». La règle conventionnelle consiste à trouver le meilleur compromis entre chaque note pour obtenir l'harmonie entre elles (ne pas rechercher la perfection mais trouver l'harmonie c'est presque une philosophie!).
L'harmonie entre les notes d'une partition (les 12 notes qui vont du FA au FA, au centre du clavier) s'obtient par des écarts de justesse pour chaque intervalle :
Une fois la partition FA-FA accordée comme indiquée ci dessus, les notes de cette partition serviront de référence pour accorder à l'octave juste les autres notes du piano avec bien sûr différents contrôles. Bien que l'oreille humaine soit différente d'un individu à l'autre, elle apprécie néanmoins, en général, une légère augmentation dans les aigus donnant une couleur un peu plus « joyeuse » à la gamme arpégée montante. Comme on peut le constater, pour savoir accorder un piano, il faut un savant mélange d'écoute, de dextérité, de rigueur cartésienne, de sensibilité artistique mais surtout l’expérience de nombreux pianos déjà accordés.
« Tu ne te sentiras accordeur qu'au bout de 1000 pianos accordés. »
A la toute fin du XVII siècle, un facteur de clavecin nommé Bartoloméo Cristofori conçoit le premier instrument à clavier et à cordes frappées par des marteaux. La mécanique est dotée d'échappements : ensemble de plusieurs pièces qui permet la répétition de frappe du marteau en évitant qu'il ne se bloque dans les cordes. Ainsi, il est possible de jouer aussi bien doucement « piano », que fort « forte » : le « piano e forte » était né.
Au fil des siècles, nous notons des améliorations significatives comme le renforcement de la tension des cordes grâce au cadre en fonte, le sommier « infendable » (hêtre massif remplacé par du lamellé-collé), les cordes croisées pour optimiser les longueurs de cordes et la table d'harmonie, la mécanique toujours plus performante (remplacement des baïonnettes pour des étouffoirs à cuillère, système de double sauterets, nouvelle technique de fabrication de marteaux, etc.): autant d'évolutions qui nous permettent de jouer avec vélocité, brillance et nuance. C'est le piano moderne.
En schématisant simplement voici comment fonctionne un piano :
Existe-t-il une différence entre un piano à queue et un piano droit ?
Oui. La première des différences, qui saute aux yeux, est bien la taille.
Dans l'ensemble, les deux fonctionnent sur le même principe (voir le schéma ci-dessus). Le piano à queue à l'avantage d'utiliser la gravité terrestre afin que les marteaux retombent naturellement après avoir frappé les cordes.
Le piano à queue est-il meilleur ?
Pas forcément. Evidemment le piano à queue jouit de la retombée naturelle des marteaux, mais des mécaniques de pianos droits de grandes marques obtiennent souvent une meilleure jouabilité que celles de pianos à queue de qualité médiocre.
Alors, le piano à queue sonne-t-il plus fort ?
Oui se sont les pianos à queue de concert qui sonnent sans nul doute le plus intensément. Cela s'explique par la taille de la table d'harmonie qui joue, comme expliqué sur le schéma ci-dessus, le rôle de membrane d'haut-parleur. Plus celle-ci est grande et de bonne qualité (épicéa à croissance régulière), plus grande sera sont amplitude sonore.
Mais la taille ne fait pas tout !
Effectivement un piano à queue dont la charge (c'est-à-dire la tension qu'exercent les cordes sur la table d'harmonie via le chevalet) est mal réglée, ou, dont les marteaux sont usés ou mal harmonisés, ou même dont la qualité de la table d'harmonie laisse à désirer, peut sonner bien moins fort qu'un piano droit.
Accorder son piano, c'est le mettre en tension au diapasion "la" 440 hertz. De plus, l'accord comprend les petits entretiens courants.
Pour un piano non accordé depuis longtemps, il peut être nécessaire de réaliser un pinçage avant l'accord.
Un réparateur de piano possède des compétences dans trois domaines:
Bruno LAFARGUE
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